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    Shambhala, convergence du
    nazisme et du bouddhisme tibétain 
      
    par Gilles Van Grasdorff 
      
      
    Himmler,
    chef des SS, était très porté sur l'ésotérisme et l'occultisme, il se
    passionnait pour les origines du peuple aryen dont les SS seraient les
    descendants. En 1935, il fonde l'Institut Ahnenerbe.
    Cette organisation, très largement financée par le IIIe
    Reich, avait pour buts de mener des recherches anthropologiques ou
    archéologiques pour retrouver les origines de la race aryenne et d'élaborer
    les fondements de l'idéologie nazie. Pour certains occultistes et
    philosophes, les Tibétains seraient les descendants des premiers Aryens
    germains et le bouddhisme originel pratiqué par le dalaï-lama était
    leur religion. Les nazis s'intéressent tout particulièrement au
    mythique royaume de «Shambhala», celui de la
    terre pure, qu'évoquent les écrits. Pour les bouddhistes, une guerre
    interplanétaire éclatera en 2424. Tous les ennemis du bouddhisme seraient
    alors terrassés par des armées guidées par une réincarnation du dalaï-lama.
    Les SS voient dans la réincarnation du dernier roi de Shambhala,
    une des émanations de Hitler. 
      
    Fasciné par le mythe du Tibet, comme nombre de
    lecteurs, j’ai lu et relu Le Troisième Œil de Lobsang Rampa et les
    voyages  d’Alexandra David-Néel
    ont longtemps aiguisé ma curiosité, avant d’alimenter mon scepticisme.
    Jusqu’au moment où j’ai croisé sur mon propre chemin les plus grands
    maîtres du bouddhisme tibétain : le quatorzième dalaï-lama Tenzin Gyatso ; les
    dix-septième karmapa UrgyenTrinley
    Dordjé et Trinley Thayé Dordjé ; Shamar Rinpoché, le karmapa à la coiffe rouge ; l’oracle de Nechung, oracle d’Etat du souverain en exil ; des
    hommes de combat comme Tenzin Choedrak,
    Palden Gyatso, parmi de
    nombreux autres témoins que, pour des raisons de sécurité, je ne peux
    nommer dans ce livre, sans oublier les anonymes de l’histoire du Tibet. Des
    personnes, que dis-je des personnalités, dont le courage et le parcours
    m’ont marqués à jamais. Sans, cependant, me rendre aveugle
    à certaines réalités. 
      
    Car, depuis une
    dizaine d’années, des livres paraissent, qui mettent à mal le bouddhisme
    tibétain et ses lamas réincarnés, depuis Kalou Rinpoché jusqu’au dalaï-lama. L’Ecossaise June Campbell accuse ainsi les tulkus
    d’utiliser des « esclaves sexuelles » pour leurs rites tantriques.
    Colin Goldner parle de la chute d’un Dieu-roi.
    Victor et Victoria Trimondi se montrent
    particulièrement sévères contre le dalaï-lama, l’accusant notamment de ne
    pas savoir choisir ses amis. J’avais moi-même, de mon côté, déjà pris
    conscience des mille et une facettes du Toit du monde et du fait que
    l’histoire du dalaï-lama et du Tibet se cache derrière une vitrine bien
    trop idyllique pour être réelle. Voici quelques mois, j’ai donc repris la
    plume pour jeter sur le papier cette nouvelle enquête. En toute
    empathie mais aussi impartialité. 
      
    Depuis trop
    longtemps, le mythe du Tibet nous montre un Toit du monde non-violent, où
    le dalaï-lama incarne au mieux une légende et un enseignement idéal. Tenzin Gyatso parcourt la
    planète afin de conférer, à des foules de plus en plus nombreuses,
    l’initiation du Kalachakra pour la paix dans le
    monde. Or, travaillant avec Tenzin Choedrak à Dharamsala, j’ai
    dû m’imprégner d’astrologie et de médecine tibétaine, comme science, art et
    philosophie, indissociable du Tantra du Kalachakra
    et, j’ai découvert que la réalité était tout autre : des pratiques
    secrètes, transmises à une élite, jalouse de ses prérogatives, prônent une
    guerre interplanétaire contre les ennemis du bouddhisme, chrétiens,
    musulmans… Mieux – si je puis dire – ce serait le dalaï-lama réincarné qui
    mènera les armées de Shambhala au combat ! 
      
    Autre découverte
    surprenante : ce royaume mythique de Shambhala,
    cette « Terre pure », dont parle si souvent le dalaï-lama, a influencé
    explorateurs, savants, ethnologues, aventuriers et esprits aussi divers que
    Mircea Eliade, Helena Blavatsky, Alexandra David-Néel, René Guénon, Nicolas Roerich,
    Guiseppe Tucci et Georges Ivanovitch
    Gurdjieff, parrain de Mathieu Ricard, mais aussi
    les premiers missionnaires jésuites du Tibet au XVIIe siècle et les…
    expéditions nazies. Dès lors, je devais approfondir le sujet Shambhala et ses rois – dont les dalaï-lamas sont des
    émanations – ou les pratiques hermétiques du Kalachakra
    qui se trouvent être au cœur de cette histoire secrète… 
      
    Ce lien
    étroit entre mythe et réalités suffit-il à expliquer l’influence qui a
    sauté aux yeux de Gurdjieff sur le treizième
    dalaï-lama, ou les compromissions tibétaines avec les nazis – on citera
    Ernst Schâfer, Sven Hedin
    ou Heinrich Harrer –, et plus tard, même, avec
    les néo-nazis ? En tout cas, il existe une légende selon laquelle les Aryens
    conduits par Thor, fuirent un cataclysme pour aller s’installer sur le
    Toit du monde, c’est-à-dire au royaume de Shambhala,
    celui de la « Terre pure »… [...] 
      
      
      
    La
    carte d’invitation à la première du film « Geheimnis
    Tibet » (Le Secret du Tibet) du nazi Schäfer portait une photographie du
    célèbre Maître Phurba, Ling-tsang
    Gyalpo, de la tradition tibétaine Nyingma. Il était considéré comme une incarnation du
    demi-dieu guerrier Gesar de Ling  
      
    Guerre interplanétaire et nouveau
    royaume 
    Le texte original
    du Tantra du Kalachakra comptait cinq chapitres
    et douze mille vers. Perdu, il reste sa version abrégée de mille vers. Ces
    pouvoirs et ces pratiques, le quatorzième dalaï-lama les a délivrés, en
    mars 1970, pour la première fois en exil, à Dharamsala,
    sur les contreforts himalayens de l’Etat de l’Himachal
    Pradesh. D’autres initiations auront lieu : en
    décembre 1974, à Bodhgaya, là où le Bouddha
    Sakyamuni atteignit l’Eveil ; en 1983, au Spiti,
    en Inde ; en 1985, à Rikon, en Suisse ; en 1994,
    à Barcelone ; enfin, en 2008, à Nantes, en France. Et plusieurs centaines
    de milliers de personnes, depuis une quarantaine d’années, aux Etats-Unis,
    en Europe, au Canada, en Austalie, en Inde et en
    Mongolie, reçoivent de Tenzin Gyatso
    l’initiation du Kalachakra. Mais savent-ils ce
    que cachent véritablement ces enseignements et ces rituels, dont l’immense
    partie est aujourd’hui encore tenue secrète ? 
      
    Dans la
    pratique, le Tantra du Kalachakra est présenté
    aux Occidentaux comme une initiation à la paix dans le monde.
    [...] Les enseignements secrets du Tantra du Kalachakra
    sont en fait réservés à une élite, jalouse de ses prérogatives tant ces
    enseignements doivent se concrétiser par la prise de pouvoir des initiés
    sur le monde. Tout non-bouddhiste se révèle en fait l’ennemi du Tantra du Kalachakra, et particulièrement les grandes figures de
    la Bible, du Coran et leurs héritiers. N’oublions pas, soit dit en passant,
    que le texte date de l’époque à laquelle les bouddhistes et les hindouistes avaient maille à partir
    avec les peuples d’autres civilisations, appelés barbares – en
    sanskrit mlecchas – c’est-à-dire étrangers
    à leur religion. 
      
    Dans Shambhala, la voie sacrée du guerrier, Chögyam Trungpa explique : «
    Par art du guerrier, nous n’entendons pas le fait de faire la guerre à
    autrui. L’agression est la source de nos problèmes, non leur solution. Ici,
    le mot guerrier traduit le mot pawo, qui
    signifie littéralement vaillant. L’art du guerrier dans ce contexte
    est la tradition de la vaillance humaine, la tradition du courage. Les
    Indiens d’Amérique du Nord possédaient une telle tradition et elle a aussi
    existé dans les sociétés indigènes d’Amérique du Sud. L’idéal japonais du
    samouraï représentait également une tradition guerrière de sagesse, et les
    sociétés chrétiennes d’Occident ont elles aussi connu des principes de
    l’art du guerrier éclairé. Le Roi Arthur est un exemple légendaire de
    guerrier dans la tradition occidentale. »  
      
    Contrairement à ce
    qu’analysent certains tibétologues, les
    populations musulmanes ne sont pas les seules concernées par ces textes.
    D’autres voient comme adversaires visés les huit prophètes asuras, ces
    démons que sont, pour les bouddhistes tibétains, Adam, Noë,
    Abraham, Moïse, Mani, Mahomet et le Mahdi… En fait, le Tantra du Kalachakra annonce la guerre totale, interplanétaire,
    pour l’année 2424, c’est-à-dire 3 200 ans après la naissance de Suchandra, premier roi de Shambhala.
    Raudra Chakrin,
    réincarnation du panchen-lama ou/et du dalaï-lama, prendra alors le
    commandement de ses troupes, des armées féroces, soutenues par douze dieux,
    dont Brahma, Shiva et Indra : quatre-vingt-dix millions de cavaliers,
    parmi lesquels se trouvent de nombreux initiés du Kalachakra
    qui ont décidé de se réincarner en soldats de Shambhala
    ; quatre cent mille éléphants ; cinq cent mille chars. Ils disposeront
    d’armes ultrasophistiquées, comme des soucoupes volantes, des canons
    capables de percer tous les matériaux, des missiles, engins de destruction
    dignes des plus grands films de science fiction. Raudra
    Chakrin rétablira une ère de paix, sur une
    planète où tous les habitants pratiqueront le Kalachakra.
    Cette ère verra l’apparition de Maitreya, le
    cinquième des mille bouddhas historiques. Le Bouddha du Futur ayant succédé
    à Sakyamuni – le Bouddha historique de notre ère – redonnera vie au Dharma
    : il n’y aura plus de guerre ; les hommes vivront jusqu’à mille huit cents
    ans ; la mort ne sera qu’un ultime passage vers un paradis encore plus
    beau… Après ? C’est écrit, le monde entier sera bouddhiste : cet état
    idyllique durera vingt mille ans, avant qu’une nouvelle guerre ne se
    déclare. 
      
    Source : https://bouddhanar.blogspot.co.at/search?q=trimondi  
    
    
     
     
    
      
    L’histoire secrète des dalaï-lamas – Gilles van Grasdorff 
      
    
      
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